Perséphone : Partie 2 : Les Reliques d'Hadès (French Edition) by Benjamin Demassieux

Perséphone : Partie 2 : Les Reliques d'Hadès (French Edition) by Benjamin Demassieux

Auteur:Benjamin Demassieux [Demassieux, Benjamin]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2023-12-18T23:00:00+00:00


Je me suis rendu en Italie, non loin de Trente. Sous la bretelle d'autoroute, il y a un immense parking où se mêlent travailleurs, vacanciers et voyageurs de bohème. C'est là qu'au fond de moi je ressentais une force irrésistible m'attirer. Sous le soleil de l'Italie du Nord, un orage se préparait. Je craignais que ce ne soit encore un coup de Zeus. Il n'en était rien. L'atmosphère était pesante et dans ce fatras de véhicules se trouvaient trois caravanes, toutes les trois en mauvais état, aux fenêtres rafistolées avec des matériaux de fortune, plaques de carton, aluminium, laine de verre mal dégrossie.

C'est là que je l'ai vu, il était aussi gras que dans mes souvenirs, portait un débardeur bleu qui laissait apparaître le bas de son ventre gros comme un ballon de baudruche, ses vêtements étaient tachés de gras et son visage de dessinait au travers de joues pendantes, d'un nez irrégulier qui ressemblait à celui d'un porc mêlé au museau d'un rat. Il n'avait plus de cheveux sur le dessus du crâne et avait attaché ce qui lui restait de cheveux blancs dans une fine queue laide. J'aurais pu douter de son identité, il était bien loin de l'ancien roi qu'il était.

Il ne restait de lui que cette vision sauvage, dégradée et oppressante. Je vis que Midas gardait avec précaution ses mains sous d'épais gants noirs. Il avait réussi à retrouver les mains et les avait greffées par ses propres soins.

Je ne comprenais pas comment l'abondance était revenue à lui alors qu'il vivait dans un endroit aussi piteux. Je n'allais pas tarder à le découvrir. Ce soir-là, il partit assez tôt dans une voiture venue le chercher sur le parking.

La voiture avait pour conducteur un jeune homme à peine pubère et deux jeunes filles, sûrement des mineures, étaient assises sur la banquette arrière. Midas s'engouffra dans la voiture et d'un geste de la main ordonna au chauffeur de se rendre à la destination prévue.

Je restais de longues minutes à observer la caravane centrale gardée par un énorme molosse. Rien ne bougeait et le canidé était lui-même assoupi, couché sur une chaise en plastique grossier, mal moulée. Des gémissements venaient de l'intérieur et je demeurais bien loin de la caravane, à épier cet étrange fonctionnement.

Qu'y faisait-on ? Un homme arriva à vélo et s'arrêta à la porte de la caravane. Il passa la tête et après quelques échanges dans un italien approximatif, il fourra une liasse de billets dans une main avant d'entrer. Quelques minutes plus tard, il ressortit la mine soulagée et les pupilles totalement dilatées. Un autre homme passa, plus discret cette fois, et passa un coup de fil. Une demi-heure plus tard, les carabiniers, comme on les appelle en Italie, vinrent et entrèrent de force dans l'endroit lugubre.

Quelques minutes plus tard, ils sortirent de la caravane avec deux jeunes filles, leurs bras étaient couverts de piqûres de seringues et elles ne semblaient pas vraiment présentes. Elles ne s'agitèrent même pas quand elles furent emmenées dans la voiture des carabiniers.



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